Un QFieldCloud auto-hébergé ?

Retour d'expérience sur l'installation et la configuration de QFieldCloud

René-Luc D'HONT, 3liz

QField - Les projets QGIS dans la poche

L’application QField de la société OpenGIS permet de consulter des projets QGIS sur sa tablette ou son smartphone, et de faire des relevés sur le terrain via les formulaires d’édition.

QFieldCloud - Portail web pour synchroniser les projets et les données

QFieldCloud d'OpenGIS est la plate-forme de gestion centralisée des projets QGIS et des données collectées dans l’application QField

• Gestion d'équipe
• Envoi et partage de projets QGIS
• Synchronisation des données et des fichiers (photos, fichiers SIG)
• Consultation et synchronisation depuis QGIS, la plateforme ou QField

QField.Cloud ou QFieldCloud auto-hébergé ?

OpenGIS propose la mise à disposition de QFieldCloud à travers son instance officielle https://qfield.cloud/pricing.html

• Simplicité (maintenance, sauvegardes, etc.)
• Plusieurs tarifs en fonction des besoins.
• Un accès gratuit pour des usages simples

QFieldCloud auto-hébergé

QFieldCloud est OPEN-SOURCE, et peut être installé sur un serveur :

• centraliser les logiciels sur son serveur (Lizmap, PostgreSQL, etc.)
• personnaliser les configurations logicielles et matérielles
• maîtriser les coûts

Attention Cela nécessite :

• des compétences en gestion d'infrastructure serveur et de déploiement de logiciels
• du temps pour la veille, la maintenance, la gestion
• une responsabilité sur la gestion des données, la disponibilité du service
• un coût pour la location du serveur, de serveurs de backup, de développement, etc.

Dépôt des sources

La procédure d'installation est accessible sur Github :
https://github.com/opengisch/qfieldcloud/

Pré-requis

L'installation est conseillée sur une machine Linux qui doit être correctement administrée : mises-à-jour, sécurité des accès, sauvegardes, etc.

Elle nécessite de configurer le réseau pour permettre l'accès depuis l'extérieur. Par exemple via https://qfieldcloud.votredomaine.fr

Plusieurs composants sont nécessaires pour faire tourner QFieldCloud

• L'outil Docker qu'il faut bien maîtriser
• Une base de données PostgreSQL pour stocker les configurations et les données de l'application : comptes, logs, projets, etc.
• Un service de stockage de fichiers (pour les projets QGIS, les données, les photos, etc.) compatible S3 (minio)
• l'application Web QFieldCloud (Django) et les services liés (nginx, memcached, etc.),
• le service de synchronisation qui tourne en tâche de fond

Docker

Docker est une plateforme permettant de lancer certaines applications dans des conteneurs logiciels lancée en 2013. (Wikipédia, 2024)

Docker facilite l'installation de composants logiciels grâce à la conteneurisation. Un fichier Dockerfile permet :

• de lister les applications à lancer et leur "image" (qui "contient" l'application)
• de configurer les variables (URL, environnement, versions, répertoires, etc.)
• de placer les applications dans un réseau dédié pour les faire dialoguer
• On peut l'utiliser pour démarrer ou stopper automatiquement tous les composants.
• Attention à bien séparer les données dans des volumes dédiés (persistence)

Installation

Suivre le README

• Installer Docker sur le serveur
• Télécharger le code source
• Adapter le fichier d'environnement
• Construire les images docker et lancer les applications
• Installer la structure de la base de données
• Installer les fichiers web (CSS, JavaScript)
• Vérifier le statut
• Créer l'utilisateur admin

Un tutoriel récent en français : https://geotribu.fr/tags/#tag:qfieldcloud

Exemple de commandes

• Récupérer les sources:

  git clone --recurse-submodules git@github.com:opengisch/qfieldcloud.git
  

• Construire les images et lancer:

  docker compose up -d --build
  

• Installer/mettre à jour la structure de la base

  docker compose exec app python manage.py migrate
  

• Fichiers statiques (CSS, JavaScript)

  docker compose run app python manage.py collectstatic --noinput
  

• Créer un utilisateur admin

  docker compose run app python manage.py createsuperuser --username gis_admin --email gis_admin@votredomaine.fr
  

Il faut aimer la ligne de commande

Nous conseillons d'utiliser un fichier Makefile pour lancer plus facilement ces commandes, comme make build ou make run

Créer le super-utilisateur

Pour créer un super-utilisateur, par exemple gis_admin, on lance :

docker compose run app python manage.py createsuperuser --username gis_admin --email gis_admin@votredomaine.fr

On peut ensuite se connecter sur l'interface d'administration accessible par défaut sur le port 7080 : https://qfieldcloud.votredomaine.fr:7080

À partir de là, vous pouvez accéder à tous les menus de gestion

Créer un utilisateur

On peut maintenant utiliser l'interface de QFieldCloud pour :

• créer des groupes d'utilisateurs
• créer un ou plusieurs utilisateurs
• créer des organisations et des équipes

Souscriptions

Par défaut, les nouveaux utilisateurs ne sont pas activés tant que le statut de leur souscription n'est pas Active payée :

On peut aussi modifier les différentes variables pour les Plans :

• taille maximum autorisée pour les fichiers,
• accès à une base de données spatiale,
• statut par défaut des nouveaux utilisateurs

Se connecter depuis QGIS

Installer l'extension QFieldSync

Lancer le plugin QFieldSync et configurer l'accès : double-cliquer sur l'abeille pour faire apparaître le champ pour renseigner son serveur

Se connecter: la liste des projets apparaît

https://docs.qfield.org/

Les étapes de publication : créer le projet

• Créer un nouveau projet QGIS ou ouvrir un projet existant
• Configurer le projet
• Dans QFieldSync, créer un projet dans un répertoire local

Les étapes de publication : synchroniser

• Ajouter des couches vecteur (fichiers ou PostgreSQL), raster
• Configurer les options des couches (formulaire, symbologie)
• Dans QFieldSync, synchroniser vers le serveur

Se connecter avec QField

On peut préciser le serveur à utiliser, puis les informations de connexion

QField propose ensuite de télécharger le projet

Synchroniser les données PostgreSQL

Si on utilise des couches PostgreSQL hébergées sur un serveur :

• on peut permettre aux utilisateurs sur le terrain de travailler hors-connexion,
• et QFieldCloud va pouvoir synchroniser leurs saisies avec la base centrale une fois qu'ils auront synchronisé leurs changements (connexion internet retrouvée)
• nous conseillons d'utiliser les services PostgreSQL et pas de connexion via login/mot de passe

Utiliser la synchronisation PostgreSQL

• Créer nouveau projet QFieldCloud vide dans un répertoire sur son poste de travail
• Copier le projet et les données existantes dans le répertoire local de ce projet vide
• Configurer les couches PostgreSQL qu'on souhaite éditer en mode Édition hors connexion
• Pousser vers QFieldCloud avec le plugin QFieldSync
• Alors QFieldCloud pourra utiliser les informations des couches PostgreSQL stockées dans le projet QGIS pour faire opérer la magie de la synchronisation

Conclusion

Il est possible d'installer et d'utiliser QFieldCloud sur son propre serveur

Cela demande des compétences et du temps

Merci à OpenGIS pour la conception et la publication de ces outils !

Liens :

• Documentation : https://docs.qfield.org/
• Dépôt Github : https://github.com/opengisch/qfieldcloud/
• Discussions : https://github.com/opengisch/QField/discussions/
• 3liz: https://3liz.com

Merci de votre attention !

Vos questions sont les bienvenues !